Samsung : l'ogre coréen

Samsung fait tout

Tout le monde connait Samsung mais peu connaissent l’étendue de cette société. Comme le fait remarquer un utilisateur de reddit, Samsung est un consortium à la taille inimaginable :
- plus grand conglomérat du monde
- plus grande entreprise d’informatique au monde (!) 
- plus grande entreprise de fabrication au monde
- deuxième plus gros constructeur de bateaux

Et j’en passe. Effectivement, Samsung fait de tout : des vêtements, des sacs, de l’immobilier, de la chimie, de l’équipement médical, de la banque, de l’assurance, des armes…

Bref, aux USA ou en Europe, Samsung aurait été démantelé par les lois anti-trust ou affiliées.

Un article de Vanity Fair nous apprend énormément de choses sur les pratiques douteuses du géant coréen. Voici un résumé.

Samsung et la fixation des prix

Samsung est connue pour fixer les prix avec ses concurrents de manière illégale, flouant ainsi ses clients en les faisant payer plus cher leurs produits. A l’époque des écrans à tube cathodique, Samsung a mis en place des réunions dans le monde entier dans le plus grand secret. Que ce soit en Corée du Sud, à Taiwan, au Japon, à Singapour et ailleurs, le but de ces réunions était le même : mettre autour de la table les acteurs du marché pour s’entendre sur les prix. Tout cela sera découvert des dizaines d’années plus tard et Samsung sera condamnée à des amendes de 32 millions de dollars aux USA, 21 millions de dollars en Corée du Sud et 197 millions de dollars en Europe. 

Mais cela ne les arrête pas. En 1998, même malversation mais cette fois-ci pour les écran LCD. Samsung fixera les prix avec la complicité de leurs concurrents Hitachi et Sharp. De la même manière, Samsung sera condamnée en 2005 pour la fixation des prix de DRAM. Amende : 300 millions de dollars aux USA et six cadres de l’entreprise iront en prison.

Samsung et la corruption

En 2007, un ancien cadre de Samsung dénonce les pratiques de corruption du groupe. Il accuse la société de blanchiment d’argent, de pot de vin, de vol et d’autres crimes. Cela peut aller jusqu’à 9 milliards de dollars de malversation. Suite à ces révélations, le patron de Samsung sera condamné à payer 89 millions de dollars d’amende, entre autre. Il sera gracié par le président de la Corée du Sud. Pour des faits similaires (notamment évasion fiscale), la patron de Daewoo sera lui aussi condamné puis gracié. Cela démontre la proximité des grands groupes industriels coréens avec le pouvoir. Cependant, les charges concernant la corruption seront abandonnées même si plusieurs témoignages parlent d’un sac de golf rempli de billets donnée à un député ou encore un proche du président à qui Samsung aurait donné 5400$ en liquide.

Samsung et sa gestion particulière des brevets 

Samsung a une conception très personnelle de l’utilisation des brevets. La société coréenne fonctionne toujours de la même façon. Elle utilise des brevets sans payer pour leur utilisation. Au bout d’un moment, Samsung se fait attaquer. Samsung contre attaque en indiquant soit qu’elle possède le brevet, soit que la société qui la poursuit utilise elle-même des brevets de Samsung illégalement. Ensuite, Samsung laisse trainer l’affaire, gagne des parts de marché et généralement s’arrange en dehors des tribunaux pour des montants secrets quand les importations risquent d’être suspendues.

Ce fut le cas pour un brevet concernant les écrans LCD détenus par Sharp. A tel point que l’Europe a arrêté l’importation des produits Samsung violant le brevet (c’est-à-dire pratiquement tous les écrans et TV que produit Samsung), les USA prendront la même décision. Sharp a porté plainte en 2007. En 2009, Samsung possédait 23% du marché alors que Sharp n’avait plus que 5%. Un stratégie donc payante.

Il s’est passé la même chose avec Pioneer. Pioneer porte plainte en 2006. Samsung les poursuit à leur tour. En 2008, Samsung a une amende de 59 millions de dollars. Cependant, Samsung fait trainer notamment avec de multiples appels. Pioneer étant ayant une santé financière précaire, ils s’arrangeront en dehors des tribunaux pour un montant secret en 2009. En 2010, Pioneer ferme sa division télévision.

Troisième exemple avec une brevet développé par une petite entreprise américaine appelé InterDigital. Ce brevet était déjà utilisé par des concurrents de Samsung comme Apple ou LG. Cependant, contrairement à eux, Samsung refuse de payer pour l’utilisation de ce brevet. Comme d’habitude, Samsung se fait poursuivre, laisse trainer jusqu’à la menace de l’arrêt de l’importation des produits en 2008. Samsung alors décide de s’arranger en dehors des tribunaux pour un montant de 400 millions de dollars. 

Dernier exemple : Kodak. Kodak poursuit Samsung, Samsung contre-attaque, laisse trainer puis s’arrange sous la menace de l’arrêt des importations.   

L’accord avec Microsoft

En 2011, Samsung signe un contrat avec Microsoft sur l’utilisation de brevets concernant les smartphones. Depuis, Samsung paye les brevets de Microsoft. Fin 2013, après être devenu le leader du marché, Samsung décide de ne plus payer Microsoft (utilise le prétexte que Microsoft ayant racheté Nokia, le contrat est caduque). Du coup, Microsoft attaque Samsung. Les sommes en jeu sont conséquentes : Samsung a payé en 2013 1 milliard de dollars à Microsoft concernant ces brevets. Je trouve qu’il est intéressant de voir que Microsoft gagne plus d’un milliard de dollars par an grâce à l’utilisation de ses brevets dans Android.

Samsung a un comportement qui ressemble plus à la mafia qu’à une entreprise internationale respectable. 

 

 

 

Documentaire sur les musiques de jeux vidéo

Red Bull a produit un excellent documentaire en 6 épisodes sur les musiques de jeu vidéo (principalement des jeux 8 bits et 16 bits japonais) et leur influence sur la musique moderne.

Je n’ai jamais acheté de canette Red Bull. Mais je dois admettre que leur équipe marketing est très forte. Entre leur présence en formule 1 (4 titres de champion du monde tout de même), l’aventure Baumgartner avec Red Bull Stratos et leur investissement dans le sport extrême, leur présence médiatique est sans pareil. Bizarrement, j’ai toujours trouvé les publicités Red Bull de mauvaise qualité alors que leurs événements et campagnes marketing annexes sont de vrais coup de maître. Le retentissement médiatique de Red Bull Stratos a du largement remboursé le budget pour mettre en place ce saut.

Ce documentaire est très bien fait avec des interviews des compositeurs de jeux tels que Street Of Rage ou Final Fantasy. Il est fascinant d’apprendre comment ils composaient leur musique avec les contraintes techniques de l’époque.

Il est souvent sous-estimé l’influence qu’a eu les jeux vidéos au niveau de la musique, du design, du cinéma ou encore de la littérature. Le grand public se rend compte, petit à petit, de l’importance culturelle du jeu vidéo.

Merci Red Bull.

Liens des épisodes chez Youtube : épisode 1, épisode 2, épisode 3, épisode 4, épisode 5, épisode 6.

Chaque épisode dure 15 minutes.

Retour sur la Keynote iPad 2014

Enfin un streaming qui fonctionne

Contrairement à la keynote iPhone, cette fois-ci le streaming a bien fonctionné. Une des raisons est sans doute l’audience moindre de cette keynote résultant à moins de personnes connectées en même temps. En effet, historiquement les keynotes concernant les iPhones sont plus suivies que celles des iPad. De plus, ce dernier événement avait été très mis en avant par Apple, notamment à cause de la révélation de l’Apple Watch. Une autre raison est que la keynote iPad se passait au sein d’Apple contrairement à la keynote iPhone. Peut-être qu’ainsi être à domicile aide pour les questions de bande passante et de gestion (cela évite un branchement malheureusement qui parasite le son avec une traduction asiatique…) ?

Quels noms ?

Apple n’a toujours pas résolu ses problèmes de nom de produit qui deviennent de plus en plus confus. Donc aujourd’hui sont en vente les iPad mini 1 2 et 3 ! L’iPad Mini 3 est le même que l’année dernière (renommé iPad Mini 2) en tout point à part qu’il a le TouchID et qu’il est disponible en version or. Du coup, l’iPad Mini 2 qui étant l’année dernière déjà une excellent affaire (même configuration matériel que l’iPad Air pour moins cher) reste encore aujourd’hui un bon choix car il a baisser de 100€. Donc le TouchID et la couleur dorée vaut 100€.

Adoption d’iOS 8

Il est clair maintenant qu’iOS 8 a un problème d’adoption au niveau du grand public. La façon dont Apple s’enorgueillit est malheureusement un peu un cache misère : ils ont fusionné l’adoption d’iOS 7 et 8 pour essayer de ridiculiser Android. La fragmentation des iOS n’est en aucun cas similaire que celle d’Android mais elle doit faire réfléchir chez Apple.

SIM programmable

Le seul fait notable de cet keynote à mon sens est l’apparition d’une carte SIM programmable qui est arrivé sur l’iPad Air 2. C’est une excellente idée : vous n’avez pas à changer de carte SIM si vous avez plusieurs forfait, tout se fait au niveau logiciel. Il y a curieusement peu de détails, sans doute parce que les opérateurs de téléphonie ne sont pas très content (et peut-être même pas au courant…). C’est évidemment plus pratique : pas besoin de sortir avec un outil métallique pour changer d’opérateur. Le principe de la carte SIM est totalement dépassé, et cela prend de la place physique, même au format mini/micro/nano SIM. Je suis prêt à parier que d’ici quelques années cela sera la standard dans la plupart des téléphones.

Technologie dépassée

Pourquoi l’iPad Mini 1 est encore en vente ? Au niveau matériel, c’est un iPad 2 avec l’antédiluvien A5 aussi présent dans l’iPhone 4S. Cela pose un problème pour les développeurs qui ne peuvent pas développer en excluant les A5. iOS 8 tourne déjà difficilement sur les A5, que se passera-t-il avec iOS 9 ? Apple ne peut pas interdire la mise à jour des A5 vers iOS 9 s’il les vend encore aujourd’hui. Tout comme le problème de l’espace de stockage, permettre la vente encore aujourd’hui de l’A5 est sans doute une bonne idée au niveau marketing mais c’est une gros problème stratégique à venir.

Mac OS X 10.10 Yosemite

Yosemite est arrivé. Il ne faut jamais installer tout de suite les nouveaux systèmes. Il est toujours plus prudent d’attendre la version suivante, donc pour Yosemite la version 10.10.1. Ceci étant, la beta publique a sans doute du limiter les problèmes. Dans tous les cas, il faut toujours lire la review de Siracusa. C’est un bon passe-temps pendant le téléchargement et l’installation du dernier système d’exploitation d’Apple. L’année dernière, il nous donnait le code hexadécimal pour décrypter comment Mavericks enregistrait les informations concernant les tags, cette fois il n’hésite pas à voir le code assembleur pour comprendre comment le langage Swift et son système sans type peut fonctionner. J’adore.

Profitons-en, ce serait sa dernière review. Au lieu d’être triste, savourons la chance d’avoir eu Siracusa pour toutes les review de Mac OS X. Elle est disponible gratuitement sur arstechnica mais elle est aussi disponible sur tablette et Kindle. Bonne lecture.

Taux d'adoption d'iOS 8

L’adoption de iOS 8 stagne. Le système a été adopté très rapidement mais depuis deux semaines l’adoption stagne complètement. Il est moins installé au même moment que le fût iOS 7. Cela est sans doute dû aux différents problèmes des versions 8.0 (buggé) et 8.0.1 (qui coupait la fonction téléphone…) qui ont peut-être refroidis les utilisateurs.

Cependant, je pense que le problème est encore plus grave : pour installer iOS 8, il faut au moins 5Go de mémoire libre. Or quand une grande partie des téléphones vendus n’ont que 16Go de stockage, il devient très difficile de libérer de l’espace. Sans compter qu’Apple vend encore les 5C avec que 8Go de mémoire… Alors les utilisateurs ne mettent pas la dernière mise à jour car libérer de la place sur un téléphone est un processus fastidieux.

Il est de plus en plus évident que c’est une grosse erreur stratégique de laisser l’iPhone de base avec 16Go de mémoire au lieu de 32Go.

L’adoption d’iOS 8 va être le premier problème de fragmentation au niveau des systèmes pour Apple, problème qui est très difficile à gérer. Sans compte que l’iPhone 4 est encore très populaire, notamment dans les pays émergents et qu’il ne peut pas installer iOS 8.

Bonus : pourquoi les derniers iPhone n’ont qu’1Go de RAM alors que la concurrence en a généralement 2 ? Une raison est qu’Apple consomme 25% de la production mondiale de RAM. Il lui est donc peut-être impossible de doubler la mémoire de son produit phare car la production mondiale ne pourrait pas suivre.

Windows 8 + 1 = Windows 10

Il n’y a pas qu’Apple qui a un problème pour nommer ses produits. Microsoft aussi a beaucoup de difficulté dans cet exercice [footnote]Rappelons le Zune qui était sensé concurrencer l’iPod en sortant en 2006 soit 5 ans après l’iPod et quelque mois avant l’iPhone. Et je ne parle même pas des noms des différentes Xbox (sérieusement : 360 et One…).[/footnote] . Pour le successeur de Windows 8, Microsoft n’a rien trouvé de mieux que de donner comme nom Windows 10. Où est passé la version 9 ? Chez Windows, on est passé par les numéros de version (Windows 1,2,3 et 3.1), les années (Windows 95, 98, 2000), les noms à la con (Millenium, XP, Vista) et les numéros qui ne veulent rien dire (en effet, ils n’ont aucun lien avec les vrais numéros de version) : Windows 7, 8, 8.1 et 10. Il y a un version officieuse pour cela. J’ai rappelé les version 95 et 98 de Windows. Or comme l’a indiqué un programmeur sur reddit, beaucoup de programmeurs, qui sont par définition paresseux, ont intégré un code pour vérifier sur quel version de Windows leur logiciel tourne. Pour cela, ils testent avec un code similaire à celui-ci :

if(version,startswith("windows 9")

En gros, ils testent si le nom de la version commence par Windows 9. Et apparemment, beaucoup de logiciels utilisent ce genre de code. Si c’est le cas, le logiciel se comportera comme s’il tournait sous Windows 95/98. Donc imaginez les problèmes que poserait une version de Windows avec un 9 dedans. Ce serait donc ainsi la raison pour laquelle il n’y aura pas de version 9 de Windows.

Retour sur la keynote

Le streaming impossible à regarder

Pour suivre la keynote, le moyen le plus simple était d’aller sur le site internet d’Apple pour la regarder en direct grâce au streaming. Malheureusement, ce fût une catastrophe. La première demi-heure était polluée par une traduction simultanée en langue asiatique non identifiée. Ensuite, le streaming était coupé toutes les 30 secondes. Du coup, j’ai été obligé de suivre différents livefeed en parallèles sur plusieurs sites au lieu de tranquillement regarder la vidéo. Comment une entreprise aussi grande qu’Apple, avec leurs ressources, leur expertise en réseau (Itunes Music Store, App Store, Mac App Store, iCloud et j’en passe) ne peut pas avoir un streaming correct aujourd’hui ? J’espère que c’est la dernière fois que cela se passe ainsi. Apple avait tout fait pour rendre ce jour historique, et le streaming a totalement gâché la keynote.

La keynote (ou ce que j’ai entr’aperçu)

Ceci étant, la keynote était, je trouve, réussie. On sent bien la maitrise de l’exercice chez Apple. Elle était d’autant plus réussie qu’elle était super dense. Habituellement, la présentation passe la première demi-heure sur les chiffres de ventes des Mac/iPhone/iPad, des chiffres des performances des Apple Store, etc. Ici, ce n’était pas le cas. Dès la première demi-heure, les deux nouveaux iPhone étaient déjà annoncés. Malheureusement, tout n’était pas au même niveau. Notamment, je regrette l’utilisation à outrance de vidéos. Je pense à la première qui était ennuyeuse et qui était un peu ronflante. Il semble qu’Apple se repose de plus en plus sur ces vidéos pendant les keynotes et j’ai peur que ce soit un erreur. Normalement, on suit une keynote comme un événement ou un spectacle, on essaie d’oublier que ce n’est qu’une annonce de produit, que ce n’est qu’un coup marketing. Ces vidéos nous ramènent un peu trop à la réalité de la keynote. Il faudra pour les prochaines éditions qu’il y en ait moins.

iPhone 6 et iPhone 6 Plus

Même Phil Schiller l’a reconnu avec humour, il n’y a pas eu de surprise concernant les nouveaux iPhone. Cependant, j’avais tort sur le 5,5 pouces : il existe vraiment malgré le peu de fuites le concernant (par rapport au ras de marée du 4,7 pouces). La bonne nouvelle est enfin l’ajout du NFC et cela est logique : il sera utilisé pour le nouveau service de paiement d’Apple. Je n’aime pas au niveau du design que l’objectif sorte du corps du téléphone. J’aurais préféré un iPhone plus épais (il est déjà très fin) pour ne pas avoir ce truc qui va amasser la poussière. En plus, un téléphone plus épais dit plus de batterie, et on n’en a jamais assez. Il y a eu un changement sur la gestion de la mémoire des iPhone (enfin) : où est passé la version 32 Go ? Il aurait été plus simple de faire 32/64/128 plutôt que 16/64/128. Cela va frustrer tous ceux qui vont prendre le 16Go sans faire attention (ou pour des questions de budget). Cela est un manque de respect total pour les consommateurs qui choisiront le 16Go : ils seront frustrés quand il auront installé 3 applications, pris quelques photos et vidéos (et quand Apple leur fera télécharger de force le dernier album de U2…). Le téléphone leur dira alors qu’il n’y a plus de place. Ce n’est pas bon pour l’expérience utilisateur et pour l’image d’Apple. Passer de 16 à 32Go pour le modèle de base doit couter à Apple à peine quelques dollars, il auraient pu faire ça pour leurs clients… L’espace mémoire est d’autant plus important lors des mises à jour : iOS 8 demande plus de 4Go de libre. Donc n’avoir que 16Go d’espace limite sérieusement le taux d’adoption s’il faut libérer plusieurs gigas à chaque fois.

La nouvelle taille des iPhone va poser problème : il sera maintenant pratiquement impossible de les garder dans une poche. Heureusement il y a une solution : avoir son téléphone dans un sac et lire les notifications (messages, appels, sonneries) par l’Apple Watch… Enfin, je continue avec mon idée qu’Apple ne sait plus nommer ses produits. Aujourd’hui, le MacBook le plus petit est appelé MacBook Air. L’iPad le plus gros est appelé l’iPad Air. Et l’iPhone le plus gros est appelé l’iPhone 6 Plus. Quelle est la logique dans tout cela ? Il est temps de faire le ménage Tim Cook !

Apple Watch

En parlant de nom, Tim Cook a changé la dénomination pour les nouveaux produits : Apple Watch et Apple Pay. Adieux les iMachin, et c’est tant mieux. Avant même de parler de l’Apple Watch, rappelons une chose : il ne faut jamais acheter la première version d’un produit Apple. Ils sont toujours trop cher et sous dotés. Apple fait payer allègrement les early adopters.
Exemples :
- Macintosh : très cher, pas assez de RAM à telle point que copier deux disquettes demandant 20 changements de disquettes… Il fallait acheter 8 mois après le Macintosh 512Ko qui avait 4 fois plus de RAM (et donc permettait de faire une copie de disquette dans se démonter le poignet).
- iPod : très cher, pas beaucoup d’espace (5Go), pas d’usb (que firewire), uniquement compatible mac, etc.
- iPhone : impossible d’installer des applications, trop cher (tellement qu’Apple baissera drastiquement son prix : baisse d’un tiers trois mois après sa sortie), pas de GPS et lent à cause du EDGE.
- iPad : écran non retina, hardware déjà dépassé, etc.

Ce qui m’a le plus surpris, c’est l’absence d’information sur la batterie de la montre. Et ceci n’est pas une bonne nouvelle : il y a de fortes chances que la batterie ne dure qu’une journée au maximum. Cependant, Apple a très bien compris l’essence même de la montre aujourd’hui : c’est avant tout un accessoire de mode qu’il faut pouvoir personnaliser. De ce fait, il est très intelligent de proposer 3 montres différentes (acier, aluminium et or) en 2 tailles avec dès le départ beaucoup de bracelets disponibles (et faciles à changer). Je suis déçu qu’elle ne soit pas si différente que cela des autres montres (comme l’était l’iPhone par rapport à la concurrence à sa sortie). Par contre, il semble bien que c’est la mieux exécutée (et aussi la plus chère). Puis vient le problème du prix : premier modèle à 349$. A part cela, aucune information n’a filtré. Ce prix sera pour quelle modèle avec quel bracelet ? Très certainement la version sport en aluminium avec un bracelet en plastique. Ceci étant, nous ne savons pas jusqu’où le prix peut monter. Avec la version en or avec un bracelet de luxe, il est évident que le prix sera exorbitant. Il suffit de voir la différence entre un modèle chez Omega/Rolex en acier et un modèle en or, le prix peut tripler. Je ne serais pas surpris de voir le prix de la version or dans les plusieurs milliers de dollar. Et là, on sort de l’électronique grand public pour aller dans la sphère du luxe (où le prix n’a aucune corrélation avec la valeur des matériaux employés et de la main d’oeuvre). Est-ce qu’Apple peut intégrer ce mode très spécial ? Quand on achète une montre de luxe de plusieurs milliers d’euros, on peut encore rationaliser en se disant que :
- elle perdra peu de valeur dans le temps (voire en gagner : cela s’est déjà vu, notamment avec les Rolex des années 50)
- si vous l’entretenir correctement, la montre fonctionnera aussi bien dans 50 ans qu’aujourd’hui et aura toujours la même utilité
- elle rentre dans le patrimoine de la famille : vous pourrez léguer cette montre à vos enfants

Comparer cela avec ce que vous pouvez dire du premier iPhone, sorti en 2007, qui aujourd’hui ne vaut plus rien. Qu’en est-il de WatchKit ? C’est le kit de développement pour développer des applications pour l’Apple Watch. Nous n’en savons rien. La principale interrogation vient de l’indépendance de l’Apple Watch par rapport à l’iPhone. Par exemple, l’Apple Watch ne possède pas de puce GPS et doit donc être connecté à l’iPhone pour les parcours, ce qui limite son utilisation pour les sportifs (s’il faut avoir l’Apple Watch + l’iPhone à chaque footing ou sortie à vélo pour enregistrer ses performances, c’est limitant).

Apple Pay

J’ai toujours pensé qu’Apple aurait du créer une banque avec son trésor de guerre. Par exemple, permettre aux consommateurs d’acheter en 10 fois sans frais auprès d’Apple directement. Cependant, beaucoup ont essayé d’imposer un système de paiement sans fil (Google Wallet par exemple) et personne n’a réussi. J’ai bien peur qu’Apple échoue aussi (qui se rappelle du Passbook qui devait éliminer les cartes de fidélité ?). J’indiquais auparavant l’utilisation excessive des vidéos. La vidéo façon télé-shopping sur l’utilisation des cartes bleues était vraiment de trop. Elle m’a vraiment mis mal à l’aise tellement elle était mauvais. C’était dur à regarder. Clairement, Apple s’est bien planté avec cette vidéo. Il n’empêche, Apple Pay arrive exactement au bon moment : juste après les piratages des cartes bleues des magasins Target et Home Depot. Cela concerne plusieurs dizaines de millions de numéros de cartes bleues volées. De ce fait, les banques américaines pensent à changer leur système de paiement pour le rendre plus sécurisé. Il faut dire qu’aux US, pour payer avec votre carte vous n’entrez pas votre code pin. Vous passez la partie magnétique de votre carte dans un lecteur et signer un reçu, ce qui n’est en aucun cas sécurisé. Comme il va falloir changer de système, la question que les banques américaines vont se poser est la suivante : doit-on prendre le système avec code pin comme les européens ou passer directement à un système sécurisé sans-fil (comme Apple Pay) ? Apple est dans une position de force : leurs dizaines de millions d’iPhone compatibles et une capacité de négociation hors norme (qui rappelle la négociation avec les majors du disque lors de la création du iTunes Music Store). Apple Pay est déjà compatible avec des dizaines de gros vendeurs aux US (d’ailleurs, où est Starbuck ?). Enfin, l’utilisation du TouchID permet d’ajouter une sécurisation de plus en certifiant l’identité de la personne qui paye.

Fin de Keynote

Je trouve la fin de la keynote totalement manquée. L’arrivée de U2 dilue totalement le message de la keynote qui était jusque-là de qualité. Ce n’est pas leur faire offense de dire que U2 n’est plus au firmament de leur carrière, alors pourquoi Apple, qui est au firmament pour le coup, s’associe avec un groupe de musique sur le retour ? Au lieu de finir sur une bonne note, on a un entretien pénible à regarder entre Tim Cook et Bono. Et cela, sans compter les problèmes associés au téléchargement gratuit du dernier album de U2 : l’album se télécharge automatiquement chez tous les clients d’Apple. C’est très invasif, cela pose un problème de confiance et relance le problème du manque d’espace des iPhone premier prix. Il aurait été plus intelligent de mettre sur iTunes gratuitement l’album et d’en faire la promotion (d’ailleurs j’ai cru que c’était le cas, jusqu’au moment où l’album est apparu sur mes machines). Au lieu de cela, l’album apparaît à l’état "acheté" sur votre compte iTunes, ce qui le télécharge automatiquement sur tous les machines connectées au compte en remplissant de l’espace disque qui est déjà en petit quantité. Ce qui a pour conséquence de faire paniquer un certain nombre de personnes croyant soit avoir été hacké, soit avoir acheté un album par erreur. Pour couronner le tout, il est compliqué de supprimer cet album. Heureusement, Apple a mis en place un lien spécifique pour le supprimer. C’est dire à quel point cette campagne marketing est un bide…

Keynote Apple du 9 septembre 2014

Cette keynote aura lieu au Flint Center : lieu où a été annoncé le premier Macintosh. Il est évident que ce n’est pas un hasard : Apple compte annoncer un tout nouveau produit qui doit être dans la même veine que le Mac, l’iPod, l’iPhone ou l’iPad. Une révolution qui va ouvrir un tout nouveau marché. Tim Cook joue gros sur cette annonce.

iWatch

Tout porte à croire qu’Apple va enfin révéler son tout nouveau produit, 4 ans après l’iPad : l’iWatch.

Quel nom ?

Depuis toujours, quand on parle du projet de smartwatch d’Apple on la nomme l’iWatch. Il semblerait que ce nom soit le bon : Apple possède ce nom dans beaucoup de pays. Cependant, on a vu passé le nom iTime a plusieurs reprises. Je mets tout de même un petit billet sur le nom iWatch qui me semble le plus simple (et moins restrictif que iTime).

Design

En ce qui concerne l’écran, il utiliserait la technologie OLED et il serait courbé pour suivre la forme du poignet. De plus, il serait recouvert de sapphire afin de le rendre inrayable et plus robuste. Il apparaîtrait en deux tailles comme pour les montres classiques : taille homme (grand) et taille femme (petit). Il est supposé joli : il le faut, beaucoup de personne refusent de porter des smartwatches à cause de leur look. Pour régler ce problème, Tim Cook a embauché pas mal de personnes venant du milieu de la mode, notamment l’ancien patron de Yves Saint Laurent ainsi que l’ancienne patronne de Burberry. Jusqu’à présent, il n’y a eu aucune fuite concernant le design : la surprise reste entière et c’est tant mieux.

Spécifications techniques et fonctionnalités

Tout l’iWatch va tourner autour de HealthKit : fitness et santé. D’ailleurs, Apple n’a pas arrêté d’embaucher les meilleurs spécialistes. L’application Santé de iOS 8 serait parfaite avec un outil de suivi en temps réel, comme l’iWatch. Ce qui nous fait penser qu’elle intégrera un accéléromètre, un gyroscope, un altimètre, etc. Tout cela permettant de suivre avec précision l’activité d’une personne comme le sport, la marche, le sommeil et j’en passe. Certaines rumeurs parle d’une intégration d’un moniteur de fréquence cardiaque (ce qui est beaucoup plus précis pour suivre l’activité que le podomètre) comme le Moto 360. Enfin, serait-il possible d’intégrer un lecteur du taux de sucre dans le sang en temps réel par la sueur ? J’en doute et mais certains l’évoquent. L’iWatch aurait une puce NFC avec laquelle beaucoup d’utilisations diverses sont avancées (ticket de métro, intégration dans les maisons intelligentes , remplacement pour les clés d’hôtel, etc.). Cette puce serait utilisée pour le paiement sans fil, sorte de Saint Graal dans le milieu des paiements. Pour cela, Apple aurait travaillé avec Visa, MasterCard ainsi qu’American Express. Enfin, il y aurait la possibilité de le recharger sans fil. Ceci est surprenant car pour l’instant aucun produit grand public utilise de système similaire, peut-être que cela a été confondu avec la recharge sans contact ?

Prix

Généralement les smartwhatches ne vont pas au delà de la barrière des 250-300$ (le Moto 360 est vendu à 249,99$ et 299$ pour la version métal). Cependant, Apple a l’habitude d’être un peu plus cher que la concurrence, surtout quand on voit le nombre potentiel de capteurs intégrés et le prix du sapphir. Comme il semble qu’il y ait plusieurs modèles, peut-être que le plus petit sera moins cher (300$ ?) et le plus gros peut aller jusqu’à 400$.

Date de sortie

L’iWatch sera annoncé le 9 septembre mais ne sera vraisemblablement pas en vente avant 2015. Cela ressemble à la tactique employée pour le premier iPhone (annoncé en janvier mais vendu en juin). C’est sans doute une tactique pour éviter les fuites. En effet, en approchant de la date de sortie le nombre sources de fuites potentielles augmente (organisme de certification, fournisseurs, etc.). Du coup s’il n’y a pas eu de fuites, c’est probablement parce que ce n’est pas encore en production.

J’ai toujours des doutes sur le succès grand public des smartwatches, même si elles intègrent des éléments de suivi de santé. Cependant, si une entreprise est capable de relever ce défi, c’est bien Apple. Il va être très intéressant de pouvoir comparer les différentes stratégies des différents acteurs : Motorola (Moto 360), Samsung (Galaxy Gear, Gear 2, Gear 2 Neo, Gear S et j’en passe…), LG (G Watch R), Sony (SmartWatch 3), etc.

Mais une chose est sûre : il va y avoir des morts.

iPhone

Quel nom ?

Les noms d’iPhone commencent à poser problème. Le prochain nom logique serait l’iPhone 6 (qui serait le neuvième iPhone…) mais il y a un truc : il y aurait deux nouveaux iPhone, un de 4,7 et un de 5,5 pouces. Il serait logique que celui de 4,7 pouces s’appelle l’iPhone 6. Celui de 5,5 pouces pourrait prendre le nommage des iPad, le plus gros s’appelant Air, le plus gros iPhone s’appellerait donc iPhone Air.

Design iPhone 6

Il y a beaucoup de fuites concernant l’iPhone 6. La plus convaincante est une vidéo venant de Russie.. Le corps est en aluminium avec des bords courbés. Le dos a deux fines barres en plastique permettant de faire passer les ondes (qui ne peuvent pas passer à travers le métal). L’élément surprenant et décevant est l’appareil photo qui ressort de quelques millimètres. C’est assez moche et doit être bizarre à tenir en main cependant il doit y avoir des contraintes techniques concernant la taille de l’objectif. La zone du TouchID sera un peu plus grande et le bouton home ne sera plus convexe.

iPhone 5,5 pouces

Je suis dubitatif quand à l’existence de la version 5,5 pouces : autant nous avons vu pas mal de fuites concernant celui de 4,7 pouces, mais aucune pour le 5,5 pouces. J’attends de voir.

iOS 8

Apple va faire un rappel de tout ce qui a été dit au WWDC. Si les iPhone/iWatch ont une puce NFC, il serait logique qu’un segment concernant l’intégration du paiement avec le NFC dans iOS 8 soit présent.

En tout cas, Apple prend cette keynote très au sérieux : elle sera diffusée en direct sur son site. Comme beaucoup, je suivrais de cela avec attention.

Piratage de photos

On l’a appris récemment : de nombreuses photos de starlettes nues ont été distribuées sur le net. Pendant que le monde entier n’arrête pas de répéter que c’est pas bien (tout en les téléchargeant pour voir à quoi ça ressemble), on oublie le principal : comment ces photos se sont retrouvées sur le net ?

Ce n’est pas la première fois, on se rappelle du même scandale concernant des photos de Scarlett Johansson nue. Cependant, je ne suis pas là pour dire aux gens d’arrêter de prendre des photos d’eux dans des situations plus que privées. Non. Le problème est qu’aujourd’hui il faut se rendre à l’évidence : la vie privée disparait petit à petit. Et je suis malheureusement prêt à parier qu’elle disparaitra à moyen terme. Chaque jour amène son scandale révélant des écoutes massives de citoyens innocent. Il est temps que le grand public s’en rende compte et prenne des décisions qui s’imposent.

Il faut tout de même répéter ceci : ces jeunes femmes sont des victimes. Le salaud dans cette histoire est le hacker qui leur a volé leurs photos privées (et aussi ceux qui les recopient pour les mettre sur d’autres sites). Elle n’y sont pour rien, elles ont tout à fait le droit de faire ce qu’elles veulent dans leur intimité.

Cependant il faut éduquer les internautes pour qu’il se rendent compte de ceci : tout ce qui est sur Internet doit être considéré comme public. Que ce soit sur des réseaux sociaux ou sur du "cloud", que ce soit mis derrière de multiples systèmes de sécurités (comme mis en mode "privé"), il y a de fortes chances que ces données se retrouvent accessibles par n’importe qui. Donc, la leçon du jour : ne mettez pas sur Internet des données sensibles. Il n’y a pas d’autres alternatives. Il y a encore quelques années, j’aurais conseillé de crypter ses données avant de les mettre sur le net, de changer régulièrement de mot de passe, d’utiliser des mots de passe complexes, d’utiliser un gestionnaire de mot de passe, mais apparemment la NSA aurait des moyens pour décrypter la plupart des systèmes de cryptage, utilisant des bugs dans les algorithmes (bugs que certains soupçonnent avoir été intégrés par la NSA elle-même).

Les derniers leaks de photo de Jennifer Lawrence et consorts seraient dû à une exploitation de faille dans iCloud. Certains pensent aussi que le leak provient de Dropbox. Ces deux systèmes ont quelque chose en commun : ils permettent l’upload automatique de photos prises par votre téléphone. Evidemment, toute personne sensée aurait désactiver cette option, le problème étant que cette option est activée par défaut.

Quand je vois le nombre de personnes utilisant Instagram, Snapchat ou tout autre système permettant de partager ses photos, je me dis que ce n’est pas le dernier leak de photos compromettantes.

N’oubliez pas : vos données sur Internet ne sont pas sécurisées et doivent être considérées comme publiques.

Critique d'Overcast pour iOS

Podcast mon amour

J’écoute beaucoup de podcasts et depuis longtemps. J’ai commencé avec mon iPod où je synchronisais mes podcasts dans une liste de lecture, histoire de rendre les transports en commun plus tolérables. J’ai fait cela pendant plusieurs années : mettre à jour les podcasts et les télécharger sur iTunes, mettre manuellement les podcasts dans une liste de lecture puis synchroniser mon iPod avec iTunes. J’avais pris tellement l’habitude que quand j’ai eu mon iPhone, j’ai continué ainsi. Et puis depuis quelques années, j’ai découvert les applications de podcast sur l’App Store et j’ai vu la lumière (il est vrai avec beaucoup de retard). Plus besoin de connecter mon iPhone à l’ordinateur pour synchroniser les podcasts, plus de colère quand j’ai oublié la veille de synchroniser ou de copier les épisodes dans la liste de lecture, génération automatique de liste de lecture, bref du bonheur et beaucoup de temps gagner. Cependant l’application d’Apple est une merde absolu. J’ai essayé donc pas mal d’applications pour enfin me fixer sur Downcast dont je suis très content.

Marco Arment entre en scène

C’est donc avec assez de curiosité que j’ai appris que Marco Arment développait une application de podcast pour iPhone, et cela depuis un bon moment : Overcast. J’aime beaucoup Marco Arment. Il a commencé en tant que développeur web chez Tumblr, mais il est surtout connu pour avoir crée Instapaper (même si je préfère son concurrent gratuit Pocket). Pour ma part, je l’apprécie pour son [blog] mais surtout pour son podcast Accidental Tech Podcast qui vaut qu’on l’écoute ne serait-ce que pour John Siracusa. J’étais au départ sceptique. En effet, j’ai toujours eu un doute sur Arment. Même si j’aime bien l’écouter, j’ai toujours pensé qu’il était arrivé au bon moment au bon endroit. Il est entré chez Tumblr au tout départ, et il crée Instapaper au moment de la sortie du SDK pour l’iPhone. J’étais donc curieux de voir ce qu’il allait faire avec une application dont le marché est totalement saturé. D’autant plus qu’avec le vente de Tumblr pour plus d’un milliard de dollars, la vente de Instapaper et de The Magazine, j’avais un doute sur sa motivation pour créer une autre application. Je dois dire que je suis agréablement surpris.

Interface

L’application a une interface très claire et agréable à utiliser. Elle est dans la droite ligne de iOS 7 : utilisation à outrance de la typographie, tout est très aplati mais très clair. Bref, aucun soucis à ce niveau-là. Arment a eu le soucis de tout simplifier. Ainsi, il n’y a pas beaucoup d’options disponibles (au contraire de Downcast) et peu de pages de navigation. Ce qui permet à l’utilisateur de ne jamais se sentir perdu. Dans la page des préférences, Arment a eu l’idée de mettre la liste d’autres applications indé de podcast au cas où vous n’aimez pas Overcast. Je trouve cela couillu mais très sympathique : Arment étant assez connu il permettra peut-être aux autres développeurs de se faire un peu plus connaître (bonus : la liste est générée aléatoirement à chaque chargement de l’application, évitant ainsi d’afficher toujours le même ordre indiquant une quelconque préférence).

Créer un compte pour écouter des podcasts ?

L’’élément le plus surprenant de l’application est la création de compte. En effet, lors du premier lancement de l’application vous êtes invité à créer un compte Overcast (qui se limite à un mail et à un mot de passe). Pourquoi créer un compte ? La principale raison est pour une question de performance : cela limitera la consommation de batterie lors de la récupération des mises à jour des podcasts. En effet, au lieu de contacter autant de serveurs que vous avez de podcasts, Overcast ne contactera qu’un seul serveur. Ainsi, la mise à jour est très rapide (beaucoup plus rapide que Downcast qui mettait une grosse dizaine de secondes pour seulement 7 podcasts alors que Overcast met moins de 3 secondes) et évite que votre batterie soit trop affectée. Dernier avantage de ce compte : une webapp qui permet d’écouter ses podcasts sur le net. Pour l’instant cette application web est très primitive mais elle a le mérite d’exister.

Smart Speed

Overcast a deux fonctionnalités qui le distingue de la masse : Smart Speed et Voice Boost. De loin, Smart Speed est la fonctionnalité qui est la plus importante à mes yeux. Le podcast est un media temporel : on ne peut pas le compresser. Ce que je veux dire par là est qu’il y a une grande différence entre lire un article et écouter un podcast : la contrainte du temps. On peut lire un article rapidement, sauter quelques paragraphes pour arriver à la partie qui nous intéresse, ceci est beaucoup plus difficile avec un podcast : on doit l’écouter intégralement. Du coup, il est difficile d’écouter autant de podcast que l’on veut, car nous n’avons pas forcement le temps nécessaire pour tous les écouter. De ce fait, les gros consommateurs de podcast les écoutent avec une vitesse d’écoute augmenté en 1,5x voir 2x la vitesse de base. Ce qui rend l’écoute assez inconfortable avec pas mal d’artefacts et une modification du son que je ne supporte pas. Overcast propose Smart Speed. Cela permet d’écouter un podcast plus rapidement mais sans problème de son. Overcast analyse l’épisode et enlève les blancs trop longs. De ce fait, on se retrouve à écouter un épisode avec une vitesse de 1,1x voire 1,3x. Ce qui peut paraître ridicule, mais au bout du compte cela fait pas mal de différence (au bout d’une semaine cela me fait gagner plus d’une heure). Et je rappelle que cela ne pose pas de problème d’écoute. D’ailleurs, je n’arrive pas à faire la différence au niveau de la qualité sonore quand je mets et j’enlève Smart Speed. Pour moi, cet fonctionnalité à elle seule veut le coup qu’on achète Overcast. Nul doute que la concurrence reprendra cette technologie, même si cela ne paraît pas simple (au lieu d’utiliser les classes audio fournies pas le SDK, Marco Arment a codé son propre décodeur audio).

Voice Boost

Voice Boost est une feature disponible dans beaucoup d’applications. Elle consiste à booster le niveau sonore des voix. Cela permet de mieux entendre les intervenants parler en atténuant le bruit de fond. Cela est très utile pour les podcasts amateurs qui peuvent être très intéressants mais pas bien produits. Cette fonctionnalité n’est pas révolutionnaire mais est très bien exécutée (grâce au décodeur audio "fait maison"). Au contraire d’autres applications, l’effet ne pose pas de problème d’écoute.

Smart Playlists avec priorité

Quand je synchronisais mes podcasts manuellement, je le faisais car j’avais des préférences parmi les différents podcasts. Ainsi, je mettais en premier les podcasts que je préférais. Overcast le fait automatiquement avec Smart Playlist qui permet d’attribuer un niveau de préférence pour chaque podcast. Cela me permet de générer des listes de lecture qui prennent en compte mes préférences. Mine de rien, encore une fonctionnalité qui au bout d’une semaine me paraît indispensable.

Prix : 4,49€

Arment a beaucoup argumenté le fait qu’aujourd’hui, il est difficile de gagner sa vie en faisant payer son application. Il a beaucoup expérimenté avec Instapaper plusieurs systèmes de rétributions, notamment un système d’abonnement. Pour Overcast, il utilise la stratégie du freemium. L’application est utilisable gratuitement mais pour la débloquer complètement, il faut payer 4,49€. A noter que l’application est totalement gratuite et débloquée de base pour les possesseurs d’iPhone 4. Arment indique qu’iOS 7 ne sera plus supporté dans les prochaines versions, et donc l’iPhone 4 non plus (iOS 8 ne sera pas disponible pour l’iPhone 4). Le freemium se comprend : avec la forte concurrence, Arment n’avait pas trop le choix pour essayer de convaincre les utilisateurs de laisser tomber leur lecteur de podcast pour Overcast. De ce fait, son système ressemble au système de la démo : essayer et si ça vous plait, vous pouvez débloquer l’application en la payant.

Ce qui manque

On ne peut pas modifier le volume dans la page "playing now" (on peut cependant le faire avec les boutons physiques +/-) Pas de streaming (apparemment, Arment a indiqué qu’il était en train de travailler là-dessus). Pas d’application Mac (l’application web existe mais ce n’est pas la même chose…) Pas d’application iPad Pas de gestion de la vidéo

Conclusion

J’ai laissé tomber Downcast pour Overcast. Downcast est plus complet et permet de bien adapté l’application à ses besoins grâce à ses multiples options. Cependant Overcast est plus performant sur mon vieux téléphone (notamment pour la récupération des mises à jour des épisodes) et Smart Speed, Voice Boost et les Smart Playlist sont des fonctionnalités dont je ne peux plus me passer.

Overcast : 4,49€ disponible sur l’App Store.